Marathon des Sables 2015 – Étape 1 ( 36 km )

Dimanche 5 avril :

Réveil 6h30 car départ 8h.

L’autonomie complète commence. C’est bon, la compétition démarre ; l’aventure, elle, a déjà débutée depuis Paris ; je suis livré à moi-même pour 6 jours. Le Top. Ce que j’attendais.

« Est ce que ce que j’ai préparé pendant deux ans va me permettre de franchir la ligne d’arrivée une seconde fois ? Ai-je pris assez de recul pour tirer profit de mes erreurs de ma première fois ? Me suis-je assez entrainé ? Mon plan nutritionnel est-il adapté à mes besoins journaliers ? »

Quoiqu’il en soit, je ne peux plus faire marche arrière. Je vais encore la vivre à fond. Bombarder. Et Rêver.

Photo de départ avec la Bande sur la ligne de départ. Ils sont chaud-Patate les vieux Chouff (Affection/Affutage/Boutique/HautNiveauLesPapas/JeNeTriePasLesLentilles)

MDS15

Surtout que pour certains c’est leurs 3ième Mds.

Je fais le malin mais je garde mes distances.

Nous nous souhaitons tous une bonne course, embrassade, empoignade, puis le fameux HighwayToHell résonne dans la sono de l’organisation.

Le départ est donné. Frissons. Dopamine. Rêve qui se réalise. Bon Dieu je suis là.  Je ne réalise pas ce qui m’arrive. En fait, je réalise. Euh, je ne sais plus. J’immortalise avec la caméra. La compétition est lancée. A moi de gérer.

Avec la bande on décide courir groupé. Je les suis sur 12km. Ils font du 8km/h.

Ces vieux Chouff sont dangereux et sacrément en forme. Je décide de prendre mes distances et de me détacher. Car à ce rythme là, je me connais sur du long, je vais exploser comme un pop-corn. Les conditions sont réunies en tout cas pour les pop-corn.

Certains éclatent déjà, d’autres crépitent.

J’ai de bonnes sensations, les jambes répondent bien, et je suis heureux de vivre l’instant présent. Il fait chaud. Comme chaque année, le parcours change et est donné au dernier moment. Mais j’ai le souvenir que je suis passé par là il y a deux ans. Le roadbook me fait traverser des palmiers, emprunter des crevasses, et traverser des champs de dunes. Celles-ci sont mortelles. Le sable y est très fin. Physiquement dur pour les cuisses et les pieds.

Checkpoint 1 passé (CP1), eau récupérée. Direction le Cp2.  Je suis bien. Entamé par la chaleur. Moi qui la crains en plus. J’ai beaucoup de mal à la supporter en règle générale.

Pas de point de repère à l’horizon. C’est aussi cela le Mds. Jouer sur le moral et le mental.

Ne pas se fier aux apparences. Toujours avoir une ligne droite conductrice. Rester régulier. Rester Optimiste.

Cp2 en avant vamos, 3 litres d’eau donc 3 kilos de récupérés, histoire de s’alourdir un peu plus. Mon sac est chargé à 8,5kg. Pas le choix, si je veux continuer il faut boire.

L’eau c’est la vie.

Les petites rencontres de quelques instants ont commencé depuis le départ de Paris.

A 2km de l’arrivée de cette première étape, je fais la connaissance de Mickael nous ferons une petite interview.

1er Mds pour lui, il se sent fatigué. Super sympa.

Une claque dans le dos et c’est reparti.

La ligne d’arrivée est là. Petit coup BigUp à la caméra mise en place par l’organisation.

C’est fou ce qu’on à l’air con seul devant une caméra, seul à gigoter.

Une petite danse, Salut à ceux qui me regardent J.

5h26 pour faire 36km. 6.62 de moyenne. Quelques crampes. C’est bon je suis dedans.

Je récupère les 4.5litres d’eau qui me permettront de m’hydrater, de m’alimenter jusqu’au départ de la 2ième étape demain matin, et de passer un coup sur mon tee-shirt salé.

Au compte-gouttes, la bande de la tente 94 arrive. Joie de se retrouver.

« T’en as pensé quoi ? Put## j’en ai chi## / Mon sac est un peu trop lourd, je n’aurais pas du prendre le home-cinéma / C’est magnifique, même étape si l’on remonte deux ans en arrière »

Je me pose sous la tente et me remets en conditions. Quelle chaleur !

Taboulé en récupération. Mais dès lors que je m’assois, je commence à avoir des maux de tête. De plus en plus douloureux. Je m’allonge. A peine je bouge un peu, j’ai de grosses migraines. Hophophop, je comprends vite que mon système n’a pas eu le temps de s’acclimater. Normal, il y à deux ans il avait réagi exactement de la même manière.

Impossible de prendre mon repas (riz pilaf-fromage blanc), je dois traiter ce problème au plus vite. Direction la tente médicale.  Je gobe un cachet pour les migraines et un anti vomitif pour retrouver l’appétit et recharger les batteries.

Il fait nuit, j’ai pris un gros coup sur le casque aujourd’hui. J’ai du mal à avaler mon repas. Je me couche car tout le monde dort. Christophe me demande comment je vais. Je n’ai jamais vu un mec autant en place sur le terrain. Il me fait halluciner. On dort à coté. Demain sera un autre jour. Ça commence bien.  Demain étape courte avec du dénivelé. Je dois me recentrer. Cela tombe bien puisque le facteur est passé. Lire des mails de ses proches en plein désert est comme un peu de fraîcheur.

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